À Messigny se déroule chaque année la RIFACE, la rencontre internationale en France des amateurs de la composition échiquéenne. La rencontre est prétexte à des concours de composition amicaux. Le thème imposé en 2001 pour les parties justificatives : les échecs croisés. Un échec croisé est simplement un échec en réponse à un autre échec. Le problème ci-haut présente trois échecs croisés disséminés au cours de la partie : 1. Cf3 Pe5 2. Cxe5 De7 3. Cxd7 Dxd7+ 4. Dxe2+ (le premier, un peu brutal je dois l'avouer, dont l'idée est d'un des Hollandais présent) Ce7 5. Da6 Pb5 6. Fxb5 Ph5 7. Pd3 Th6 8. Rd2 Tg6 9. Rc3 Tg5 10. Rb4 Cg6+ 11. Cc5+ (le deuxième, plus élégant, deux échecs à la découverte par un cavalier libérant un fou) Re7 12. Cb3 Ff5 13. Fd7 Pc6 14. Te1+ Rf6+ (le troisième, banal) 15. Te7. L'idée originale sur laquelle je m'étais lancé était de présenter un échec croisé de tours pour le troisième afin que tous les échecs croisés soient de pièces de même nature (dames, fous puis tours) mais le temps imparti, un week-end, est somme toute assez court étant donné toutes les autres activités.

Pascal Wassong a opté pour un échec croisé résultant d'une prise en passant féérique :

Cette position, illégale en jeu orthodoxe, est possible en Einstein. Les derniers coups furent : 15. Dd1-h5=T+ Pg8-g5+ 16. Ph6xg7=C+ ep.

Christian Poisson et Peter van den Heuvel ont, tout comme moi, présenté trois échecs croisés, à la seule différence que les leurs sont consécutifs et que dans la position finale un des rois est en échec. Christian a cependant ingénieusement inséré une prise en passant :

Notez que le coup 8. Fxf5+, qui semble avoir échappé à Christian, conserve l'unicité, ce qui fait quatre échecs croisés consécutifs !