Parmi les divers concours de composition de Messigny, le poisson d'avril est plutôt un concours de plaisanteries. Cette année, les problèmes présentés devaient donner le plus grand rôle au(x) roi(s). J'ai opté pour une plaisanterie plutôt sérieuse, qui ne présente qu'une libre interprétation de règles féériques.

En échecs patrouille, les pièces ne peuvent capturer que lorsqu'elles sont contrôlées par une autre pièce de leur propre camp. Par exemple, dans la position du diagramme, le pion d6 ne peut capturer le roi blanc. Ce dernier n'est donc pas en échec. De plus, les rois sont transmutés, c'est-à-dire que lorsqu'ils sont en échecs, ils se déplacent comme la ou les pièces qui les menacent.

La solution débute par 1. Pf5+. Ce coup est un échec car le cavalier de la nuit h8 contrôle maintenant le pion d6. Le roi blanc se déplaçant maintenant comme un pion, la solution se poursuit par 1. ... Rxf6?! en passant, le coup qui fâche. Finalement, 2. Ng6 Rf7! mat. Le roi f7, contrôlé par la tour et la sauterelle, donne échec au roi adverse. La fuite 3. Rh8 est impossible, cette case étant contrôlée par la sauterelle (et non la tour !), qui peut y capturer grâce à la tour. Le coup 2. Nf4 au lieu de 2. Ng6 ne permet pas de mat car après 2. ... Rf7+ les noirs ont 3. Rg7! Les sauterelles noires ne servent qu'à empêcher des démolitions (2. ... Rg7 mat).

Sur le diagramme original, il y a un fou noir en h3. Cependant, Paul Raican me signale une démolition dans ce cas : 1. Sg1 Rf6 2. Fg4 Rg7 #, confirmé par Popeye. Cette démolition disparaît en remplaçant le fou par un pion.

Le meilleurs problèmes de cette joute amicale est celui de Thierry le Gleuher :

Un bref examen nous permet de constater qu'il manque le roi blanc. Un examen plus poussé nous montre que le roi blanc ne peut être placé sur aucune case du jeu, tous les essais produisent une position illégale. Par exemple, en plaçant le roi en e1, la position est inexplicable; impossible de rétrograder jusqu'à la position initiale. D'où la solution, qui ne manque pas d'humour : Le roi était sur la table, d'où il était tombé !